Née en 1963, Annette Nicolle vit et travaille à Bruxelles.

Diplômée en 1987 des études de Peinture à l’Ecole des arts visuels de la Cambre, elle a aussi suivi les ateliers des peintres Camille De Taye et Arié Mandelbaum.

De 1990 à 2005, Annette Nicolle - tantôt animatrice, enseignante en arts, infographiste, (aujourd'hui job coach à part-time) - prend du recul sur sa pratique artistique, se questionne sur le sens d'être artiste peintre au 21ème siècle. Sans se départir de sa passion, elle suit les expositions d'art contemporain et s'enrichit de leurs multitudes.

Revenir à "l'art". Sa main trace, avec le bic, le feutre, sur des bouts de papier. « Au hasard de mes rêveries, d’une écriture automatique naîtra une succession de dessins. L'outil n’autorise aucune reprise, sur le papier une construction s’échafaude avec sa logique propre qui ouvre à un imaginaire ».

Suivront des recherches picturales à partir de supports collectés : cartons d’emballage, planchettes de bois, morceaux de frigolite…
« J'aime me confronter à l’objet : la particularité de la matière, du volume, m’inspirer d’un matériau brut, me l’approprier pour en faire une nouvelle proposition, trouver le lien structurant entre le support et la peinture ».

Ce faisant Annette Nicolle retrouve ses marques, toujours sa peinture « se pense » dans l’action, spontané et direct, tel est le tempérament de l’artiste.

A partir de 2017, elle entame une série de peinture acrylique sur panneaux de bois, panneaux aux formats de 60 cm sur 60 et de 1m20 sur 60. Un travail de maturité.

D’emblée on est plongé dans une atmosphère chromatique intimiste, il n’y a pas de forme, tout est couleur. On entre dans un univers sans référence au réel, là une trace mystérieuse nous fait rêver, on vagabonde, on découvre une ouverture vers la lumière, au passage on identifie le tracé impulsif du pinceau, de la brosse, du chiffon. 
Devant chaque œuvre, on devine, on entrevoit le chemin parcouru par l'artiste, la construction, plan par plan, couche après couche, on est appelé au voyage.

«Travailler selon le principe d'une série, sur base d'un même format, suppose  un dialogue permanent entre les œuvres, l'une faisant évoluer l'autre à travers un fil conducteur qui se redéfinit au cours du temps.

Je couvre de couleur l’entière surface du panneau posé au sol, dans la peinture encore fraîche, je crée des empreintes avec de larges tissus, rouleaux de peinture, elles sont comme les marques organiques d’une nature qui prend vie ; de ce bouillonnement je trouve l'inspiration. Je reproduis le processus avec une nouvelle couleur diluée à l’eau, disparaissent / réapparaissent les surfaces colorées, les matières sous-jacentes. C’est par ce jeu d’addition et de soustraction que ma peinture s’enrichit, mariage entre profondeur et surface, entre passé et présent.

Une couleur dominante finit par s’imposer - sourde ou saturée - crée l’unité, enveloppe le tableau, assoit son équilibre, m’apporte l’apaisement.

Peindre c'est partir à l'aventure, le champ ouvert à tous les possibles, jouer à répétition le tout pour le tout, peindre c'est naviguer entre tempête et calme retrouvé, comme une métaphore à la vie ».

Martin DEKEYSER
"Dialogue avec ma tante Annette"